Plus jamais de guerre  

                                                                                    

Il y a cent ans, le 11 novembre, se terminait la Première Guerre mondiale. Plus jamais de guerre était le slogan de ceux qui ont aidé à réaliser la paix en Europe.

La Paix ne naît pas de grandes conférences, elle naît ici et partout à la fois. Elle naît des fibres de la société : instituteurs, avocats, médecins, défenseurs des droits de l’homme, familles de victime, bénévoles de la Plateforme citoyenne, en bref des êtres humains comme vous et moi… nous faisons la différence.

Nous vivons à une époque de polarisation : le discours conflictuel, le clivage eux/nous n’a jamais été aussi fort. « L’autre » est de retour et domine tous les débats et toutes les élections. Les réfugiés de guerre sont perçus comme des profiteurs, des chasseurs de fortune, leur souffrance est subordonnée à notre confort, ils ne sont plus considérés comme des humains. Pourtant, ils fuient la guerre, la sécheresse, la pauvreté… Bien sûr, ils cherchent le bonheur, ne le cherchons-nous pas tous ?

Si tu aides un exilé, tu es un complice des passeurs et un défenseur des frontières ouvertes. Si tu veux respecter le droit international, tu es un juge qui a perdu le sens de la réalité. Des journalistes sont intimidés. Pouvons-nous encore nuancer ? Pouvons-nous encore chercher une solution humaine ? Ce qui reste comme nuance disparaît. Ce chemin mène vers la déshumanisation. Ainsi les droits de l’homme et l’état de droit occidental sont mis en péril.

Répandre la peur et semer la haine sont hélas devenus choses communes en Europe et aussi chez nous, en Belgique. Le message est aussi simple que trompeur : nous sommes menacés, envahis, submergés. L’autre est culpabilisé, l’autre est déshumanisé.

L’histoire ne se répète peut-être pas, mais bien le mécanisme de propagande, d’exclusion et de déshumanisation qui est à l’origine des guerres. La vérité et les droits de l’homme sont les premières victimes de la guerre.

Comme citoyens et comme francs-maçons, nous devons choisir quelle société nous voulons : une société inclusive où les plus fragilisés sont protégés ou une société exclusive qui se replie sur elle-même .

Sartre l’a déjà dit : « Chaque parole a des conséquences. Chaque silence aussi. »

Mon choix en tant que citoyen, en tant que Franc-Maçon est fait. Se taire n’est plus une option.

 

Karin Matthys

Le Grand-Maître National de la Fédération belge du DROIT HUMAIN.

Le 11 novembre 2018